Je dédie ce texte à toutes les femmes qui équivalent pas seulement la moitié de la société, mais la société entière, qui se représente ma mère, ma soeur, ma femme et ma fille, et aussi aux les femmes qui se sont battues pour les droits des autres, et à ces femmes qui ont été étouffées par les traditions communautaires, et ont émergé comme si elles étaient dans une bouteille serrée que Seulement les hommes avaient le pouvoir d’ouvrir.
Youssif Haliem
Une Femme Exceptionnelle
Ma valise est noire
Mon parapluie est rouge
Mes soupirs sont muets.
Dans ma main un crayon
Handicapé ; il n’écrit pas
Ne bouge pas.
Mon âme souffre
Y -a-t-il une oreille pour m’écouter ?
Ou une mort pour me sauver ?
Ils m’ont enfoncé comme un clou dans le mur
Coupée. Vaincue
Exilée.
Sans ressources. Ils m’ont interdit de voyager
Et de gouter aux désirs divins.
Ils m’ont surnommée
La scandalisée
Amoindrie
Avec une odeur aromatisée.
J’ai longtemps cherché qui comprendrait mon être
Et tiendrait en compte mes sentiments
Sans tester mon humanité ou me priver de mes droits
Ou me frapper même s’ils sont plus puissants que moi
Ou m’empêcher de révéler mon message
Et vivre ma vie.
Depuis mon enfance, j’ai enfanté des malheurs qui ne me quittent guère
Comme une ombre, ils m’accompagnent.
Femme je suis, mais sans pouvoir
Sauf les larmes de mes pleurs.
Lasse de toi, Ô mon destin
Les larmes de ma naissance me feront oublier.
Mais je parlerai à haute voix
A cet homme debout derrière mon grillage
Montrant sa virilité d’Arlequin
Se tenant à l’aide d’une canne fragile et se promenant en dehors de ma cour
Se délectant de ma souffrance
Criant sur moi
Avec un hennissement falsificateur
Et des lamentations mensongères.
Assez maintenant
Sache que tu es un homme avec un cœur dérobé
Je sais désormais qu’il y a un homme qui vaut mille hommes
Et que 1000 hommes ne peuvent parfois égaler la moitié d’un homme
Le mal qui m’habite combat les restes de mes murmures
Obstiné, il répand sa prose sur les tableaux
Et dessine une image qui s’étale d’hier à hier.
De mes indigences, il sculpte des roses
Qui se suicident trois fois par jours.
Ma souffrance est comme une lune affligée
Orpheline des chuchotements des étoiles
M’abandonnant toute seule dans ce bas monde
Chasse ma nuit … et me laisse son odeur.
Mais la nuit a-t-elle vraiment une odeur ?
Ô Paroles de nuit
Et les espoirs du soir
Je suis juste une femme. Ni de l’est ni de l’ouest
Ma langue va au-delà des murailles
Soigne les cœurs éconduits
Fascinante, ténébreuse, je suis Achtar
Une Amoureuse légendaire
Une histoire de joie racontée à chaque hiver
Chaleur du soir, ombre d’une femme dessinée comme une lettre
Nostalgie tissée avec l’affliction du présent
Secret parmi les secrets de l’univers.
Chuchotent entre aux
Qui est cette révoltée ?
Des théories, sur moi ils ont beaucoup égrené
Les savants ont dit que je suis sortie d’une vague comme une mariée de la mer
Les rêveurs m’ont vue comme un être descendu des nuages vers un crêt.
Quant aux conservateurs ;
Ils m’ont encensé me disant que je suis descendue de la lune.
Pour d’autres, je suis tombée du ciel
Disséminée sur terre comme des graines de pluie.
Non mes amis, les humains.
Je suis une femme et la nuit se cache derrière mes cheveux
Le parfum du jasmin coule comme un fleuve entre mes doigts
Et d’un clin d’œil je détruis les châteaux
Et la beauté sous mes pieds se prosterne avec abdication
Je suis une Femme Exceptionnelle
Merci , pour ces mots et ces traces ,pour éveiller les consciences et faire bouger les choses , même si la tâche est vaste…